Dans le sud du Beaujolais, au nord de Lyon, se trouve une zone singulière appelée « Pierres Dorées ». Morancé, Charnay, Lucenay, Theizé, Lachassagne, Val d’Oingt, Jarnioux… ces villages sont souvent appelés « la Toscane du Beaujolais » avec des maisons et clochers en pierres dorées. Cette zone du Beaujolais a de quoi charmer avec ses collines couvertes de vignes, sa lumière si particulière et ses villages perchés.
Le sol des Pierres Dorées compte à la fois du calcaire, des oxydes de fer, des argiles et des roches volcaniques. Les plus anciennes roches du Beaujolais, le granite et le gneiss, y sont également présentes. A l’est, une grande moitié des Pierres Dorées est occupée par des roches sédimentaires de l’ère secondaire. En effet, dans cette zone, les roches calcaires s’intercalent avec des marnes et des grès. Ce sol est particulièrement propice à la production de grands chardonnays de garde. On trouve aussi de plus en plus de cépage Viognier dans les vignes des pierres dorées avec de belles réussites.
Si les vins blancs du Beaujolais ne représentent qu’une partie infime de la production annuelle d’un vignoble connu pour ses rouges, ce sont souvent eux qui créent l’effet de surprise auprès des amateurs sur les salons. Ce que l’on sait encore moins, c’est que sur cette production de blancs du Beaujolais, une partie sera vendue… en bourgogne blanc voire en crémant.
Bien que notre esprit associe “dorées” à blanc, la zone des Pierres Dorées est loin de ne produire que des vins blancs. Ces derniers ont très bonne réputation mais ce sont les vins rouges qui y sont largement majoritaires. En 2023, on recensait 19 638 HL de vins rouges (gamay) et 3 739 HL de vins blancs (chardonnay) revendiqués.

Depuis une quinzaine d’années, un collectif de vignerons cherche à obtenir une “Dénomination Géographique Complémentaire”(DGC) pour les Pierres Dorées.
Dans le milieu du vin, il est possible d’indiquer une mention valorisante comme une dénomination géographique complémentaire à l’appellation (par exemple ajouter “Pierres Dorées” à l’appellation Beaujolais). Cela permet d’une part d’aider le consommateur à localiser plus finement la production du vin et d’autre part de valoriser la singularité d’un produit. Après l’étude du dossier et une enquête de terrain, l’INAO peut décider de délivrer une Dénomination Géographique Complémentaire (DGC). Celle-ci permet d’identifier des vins dont l’identité est liée à un territoire plus restreint que celui de l’AOC. Suite à son dépôt en 2017 et à plusieurs allers-retours, le dossier « Beaujolais Pierres Dorées » est aujourd’hui à l’étude. En effet, une commission d’enquête de l’INAO est en cours et permettra de répondre favorablement ou non à la demande de DGC, à suivre…
Autre article sur le site : Beaujolais pierre dorée, c’est quoi ? – Vins&Varoclier




